Article initialement publié en 2017
Chaque personne est un monde en soi. En partageant notre Lumière avec une seule personne, nous devenons un serviteur pour toute l'humanité.
"Nous sommes appelés à suivre le désir de notre âme."
La portion "Emor" de cette semaine contient les préceptes relatifs aux qualités et aux responsabilités du grand prêtre (Kohen HaGadol). Mais quel est le rapport entre ces devoirs sacerdotaux et nous ? Devons-nous simplement ignorer cette section de la Bible ? Au contraire, les kabbalistes enseignent que chaque passage de la Bible contient de la sagesse et de l'énergie que nous pouvons utiliser dans notre propre vie, à chaque génération. Il n'y a pas un seul mot ou une seule lettre superflue dans toute la Bible. Heureusement, le Zohar nous éclaire sur les leçons cachées de l'Emor.
Il y a quelques semaines, vous vous souvenez peut-être que nous examinions une partie qui décrivait les détails du Saint Temple – comment il a été construit et ce qui devait s'y dérouler. La leçon était que, bien qu'il n'existe pas de Temple saint aujourd'hui, il appartient à chacun d'entre nous de créer le Temple saint en nous-mêmes en faisant tout à partir d'un lieu d'amour. Dans le même ordre d'idées, nous pouvons commencer à comprendre la leçon de cette semaine. Chacun d'entre nous a le pouvoir de devenir un grand prêtre pour le monde. La somme des préceptes pour le Kohen HaGadol était de remplir un objectif singulier : être au service de toute l'humanité.
À notre époque, cette tâche nous incombe. Cela semble un peu hautain, n'est-ce pas ? Pourtant, lorsque nous comprenons le principe spirituel de l'unité – tout et chaque personne sont interconnectés – nous pouvons commencer à voir que ce que nous faisons pour les autres, nous le faisons essentiellement pour nous-mêmes et pour le monde. En effet, au lieu de désigner un "élu" à notre époque, c'est à chacun d'entre nous de choisir de se mettre au service des autres. Partager avec l'un, c'est partager avec tous.
Nous parlons beaucoup de "partage" dans nos cours au Centre de la Kabbale. Le mot "partage" semble si élémentaire, et pourtant il est très profond. C'est parce que le partage est inextricablement lié à l'aspiration de notre âme. Nous éprouvons tous de nombreux désirs tout au long de la journée. À tout moment, nous pouvons penser : "Je veux mon stylo. Je veux ma chaise. Je veux un nouvel ordinateur. Je veux de l'attention. Je veux du plaisir. Je veux l'âme sœur." Quand on y pense, la liste des désirs quotidiens est sans fin ! L'âme, elle, est différente.
"Donnez de la miséricorde. Donnez de l'amour. Donnez de la gentillesse. Donnez un sourire. Donnons notre lumière et laissons-la illuminer les ténèbres."
L'âme n'a qu'un seul désir, inébranlable et immuable : Partager.
C'est pourquoi il est si bon de partager. Il n'est pas logique qu'en donnant quelque chose, je me sente mieux que lorsque je reçois, et pourtant, c'est exactement ce qui se passe. Cette semaine est l'occasion de prendre conscience de ce paradoxe spirituel. La meilleure façon de s'en souvenir, bien sûr, est de le mettre en pratique. Lorsque nous voulons prendre, lorsque nous voulons satisfaire notre ego et lorsque d'autres désirs nous consument, faisons une pause et trouvons un moyen de donner. Donnons de la pitié. Donnons de l'amour. Donner de la gentillesse. Offrir un sourire. Donnons notre lumière et laissons-la éclairer les ténèbres d'autrui tout en dissipant les nôtres.
La beauté de ce que nous pouvons apprendre du Grand Prêtre est qu'il a été choisi pour suivre le désir de son âme. Cette semaine, nous sommes appelés à faire ce choix pour nous-mêmes.