Que contient un nom ? Apparemment, beaucoup plus que ce que nous pouvons imaginer.
L'histoire biblique de la Genèse raconte comment les premiers hommes "donnèrent des noms à tout le bétail et aux oiseaux du ciel" (2:20). Mais le Zohar de la Kabbale pousse cette histoire un peu plus loin. Il nous apprend que c'est en nommant ces créatures qu'elles se sont animées pour la première fois ! En d'autres termes, dès que nous donnons un nom à quelque chose - à tout ce que nous désirons - nous lui donnons vie. Il nous suffit de savoir ce que nous voulons vraiment et de le nommer pour activer la réalisation de nos désirs.
Et, à cette époque du calendrier cosmique, le potentiel dont nous disposons pour créer (et recréer) nos propres vies est à son apogée. Rosh Hashanah - ou "le début (littéralement, la tête) de la nouvelle année" - tombe le premier jour du mois de Tishrei (la Balance). Ce jour-là et tout au long du mois, nous sommes naturellement alignés avec les puissantes énergies du renouveau et de la manifestation.
Le mois précédent, celui de la Vierge, nous a encouragés à pratiquer la Teshuvah, qui se traduit par “retourner”. Que vous ayez ou non participé à mon Audit de Vie des 30 jours de la Vierge, c'est le moment de l'année où il est bon de prendre le temps d’examiner de près d'où l'on vient... ce qui a fonctionné ou non dans notre vie. Car ce n'est qu'en comprenant nos erreurs passées (ou nos mauvais pas) que nous pouvons effectuer les "mises au point" nécessaires et identifier avec précision - et nommer - dans quelle direction nous voulons aller, et à quels endroits nous aimerions le plus évoluer !
La recherche a confirmé le pouvoir de l'attribution de noms pour créer des liens significatifs et durables entre nous et les choses que nous nommons. Le Dr Suzanne Degges-White, psychologue, a beaucoup écrit sur le "grand pouvoir de nommer les choses". L'acte de nommer va au-delà de l'identification (même si c'est aussi cela). L'acte lui-même induit une sorte de propriété psychologique - le sentiment que quelque chose nous appartient plus intimement. Cela explique pourquoi les couples se donnent souvent des petits noms ; c'est aussi pourquoi ceux qui ont des élevages d’animaux pour l’alimentation donnent rarement un nom à leurs poulets ou à leurs vaches. Lorsque nous ne donnons pas de nom à une chose, nous pouvons la garder à distance et nous sentir moins responsables d'entretenir un véritable lien avec elle.
Pourtant, il ne suffit pas de nommer nos désirs pour qu'ils se réalisent. Nous devons jouer un rôle actif en devenant co-créateurs de notre destin. Le Rav Berg a écrit que "l’accomplissement d'un véritable changement exige d’avoir un but, de la volonté, et de la persévérance". Il a comparé le processus de création au développement d'une entreprise. Il a pris l'exemple d'une usine de chaussures, et imaginé un scénario dans lequel la chaîne de production est prête, toutes les machines sont en état de marche et toutes les matières premières sont en place. Pourtant, malgré toute cette préparation, l'usine ne produira rien par elle-même. Le potentiel qui est si clairement présent ne se réalisera pas sans une action. C'est une danse entre le créateur (dans ce cas, le designer de chaussures) et les étapes de la création. Comment et dans quel ordre les matériaux seront-ils découpés ? Quelle machine créera chaque partie de la chaussure, et comment les pièces seront-elles assemblées ?
Une danse similaire se joue également pour nos objectifs personnels. Lorsque nos désirs les plus profonds sont alignés à la fois sur notre but et sur l'intention de partager notre lumière avec le monde, la Lumière du Créateur nous aidera à trouver les meilleurs moyens de les mettre en œuvre.
Ce n'est pas le moment de se reposer sur ses lauriers ! À Rosh Hashanah, on souffle dans le shofar (une corne de bélier, traditionnellement), dont la résonance perçante nous rappelle qu’il faut nous réveiller. Ce son nous indique que toute intention - y compris celle qui a permis de fabriquer ces chaussures parfaites - nécessite notre intervention et une certaine forme de planification pour se manifester. Heureusement pour nous, l'équanimité de la Balance (symbolisée par une balance équilibrée) peut nous aider à peser nos options avec soin et à éviter les pièges d'une action trop précipitée. Si nous restons fermement ancrés dans notre centre de gravité, nous pouvons fixer notre cap et aller de l'avant avec certitude et confiance.
Il y a un vieux proverbe qui dit : "Si tu ne sais pas où tu vas, tu n'y arriveras jamais". J'aimerais ajouter que pour savoir où l'on va, il vaut mieux savoir d'où l'on vient. Alors que nous entrons dans une nouvelle année riche en possibilités, je vous encourage à laisser derrière vous ce qui ne vous sert plus. Dans le même temps, rappelez-vous ce qui a fonctionné pour vous. Reprenez contact avec les activités, les personnes, les lieux et les situations qui vous passionnent le plus. Consultez votre cœur et rappelez-vous ce qui vous rapproche de vous-même et de votre joie intérieure. Et surtout, entrez en contact avec votre raison d'être, puis nommez-la... et tant que vous y êtes, nommez aussi votre désir !
C'est à travers le fait de vouloir, de savoir, et de nommer que votre nouvelle vie pourra voir le jour. Joyeuse nouvelle année !