Article sur la portion de la semaine initialement publié en 2019.
Avez-vous déjà vécu quelque chose que vous considériez comme étant la fin du monde et qui s'est pourtant avéré être une bénédiction ? En somme, une “bénédiction déguisée”. Pourquoi le Créateur a-t-il besoin de nous envoyer de telles bénédictions déguisées ? Tout cela est lié au fait que nous sommes parfois incapables de voir la réalité telle qu’elle est. Même sur le plan physique, la science nous apprend que les yeux ne voient pas correctement, qu’ils inversent les images et que le cerveau est chargé de corriger et d'inverser les choses. Ainsi, nous savons que, fondamentalement, il nous faudra des efforts et de la sagesse spirituelle pour comprendre et voir ce qui se trouve réellement devant nous. La portion de cette semaine nous raconte que le prophète Bilaam était incapable de voir un ange de Dieu qui se tenait juste devant lui, alors que son âne le pouvait. L'humilité nous rappelle que nous ne voyons pas toujours ce que nous pensons voir. Souvent, nous voyons ce que nous préférons voir. C'est lorsque nous apprenons à voir avec notre cœur, plutôt qu'avec nos attentes personnelles, que nous sommes capables de voir la vérité. Cette semaine, nous avons le don de transformer notre nature. Nous sommes en mesure d'ouvrir nos cœurs et d'apprendre à voir le monde à travers un prisme d'amour et d'humilité plutôt que de penser à nos droits et nos intérêts personnels. Cette transformation nous permettra de voir la Lumière qui nous entoure.
"Le Créateur nous a faits parfaits tels que nous sommes."
Cette semaine, notre portion et guide est “Balak”. Balak a vu les miracles et les succès des Israélites. Il a vu tout ce qu'ils avaient fait et les ennemis qu'ils avaient conquis et il avait pris peur d'eux. Balak avait ce qu'on appelle un “mauvais œil”. Le pouvoir de la haine et de la jalousie étaient en lui. Il n'était capable de penser qu'à lui-même, à ses besoins et à ses propres volontés. Il n'avait donc aucune ouverture pour voir autre chose que lui-même. La vérité lui échappait toujours. Il a décidé d’embrasser les forces négatives du prophète Bilaam. Balak pensait qu'en unissant son mauvais œil et le pouvoir de malédiction de Bilaam, ils pourraient réussir conjointement à dépasser et à détruire les Israélites. La partie “Balak” traite, en surface, de la négativité, mais dans l'ensemble, elle traite de la protection contre la négativité et du pouvoir de la transformer. La négativité nous est toujours envoyée par le Créateur pendant la période du Cancer, lorsque notre corps céleste dominant est la lune. La lune est un rocher qui est totalement dépourvu de lumière. Elle ne donne pas, elle ne fait que recevoir. C'est ainsi que nous pouvons voir que les deux personnages malveillants évoqués dans notre portion de la semaine ressemblent beaucoup à la lune. Pourtant, la lune est aussi capable de briller lorsqu'une transformation se produit. Il y a donc de l'espoir pour que toute forme d'obscurité se transforme en Lumière. Balak et Bilaam ont entrepris de détruire les Israélites, mais en dépit de chaque malédiction qu'ils conjuraient et de chaque prière de négativité qu'ils créaient, ils étaient incapables de maudire les Israélites. Car, le Créateur protégeait les Israélites des forces de Balak et Bilaam. Bilaam était plus haut placé que Balak. Bilaam avertissait toujours Balak qu'il ne serait pas capable de maudire les Israélites car ils étaient protégés. Bilaam voyait bien qu'il ne pourrait que les bénir. Néanmoins, Balak persistait. Finalement, après trois tentatives pour maudire les Israélites, Bilaam les a encore plus bénis. Le plan de Balak avait été déjoué. Au cours de ce processus, Bilaam a commencé à se transformer. Il s'est de plus en plus connecté à la Lumière et a été de plus en plus capable de voir la vérité. C'est grâce à cela que son cœur s'est ouvert, qu'il s'est connecté au Créateur et qu'il est devenu un canal de bénédictions plutôt que de malédictions.
"Les bénédictions afflueront toujours vers nous et nous serons protégés de toute force négative."
Les portions de La Torah que nous lisons chaque semaine sont vivantes en temps réel. Certes, nous lisons des textes sur des personnes qui ont vécu il y a des milliers d'années, mais en réalité, nous lisons à propos de nous-mêmes. Chacun de nous a Balak et Bilaam en lui. Nous avons également en nous la pureté de Moïse et la force lumineuse du Créateur. Il s'agit donc toujours de ce que nous choisissons comme connexion et comme source. Nos agendas cachés et notre propre égoïsme nous donnent le faux espoir que nous nous servons nous-mêmes. L'influence de la lune, ce mois-ci, est ce que les kabbalistes appellent "le désir de recevoir pour soi seul". C'est cette qualité innée que nous avons tous et que le Créateur nous a donnée. C'est le désir de recevoir que nous partageons tous et qui nous permet de puiser la Lumière spirituelle. Le Créateur nous a créés parfaits tels que nous sommes. Cependant, nous avons demandé au Créateur de nous envoyer dans ce monde pour que nous ayons la possibilité de transformer notre désir en don. Nous voulions devenir un être qui donne, et pas seulement un être qui reçoit. C'est pour cela que la loi spirituelle de ce monde existe : pour recevoir, nous devons initier et développer notre capacité à partager et à donner. Au lieu d'un cœur fermé qui ne pense qu'à lui-même et à ce qu'il peut prendre, nous sommes capables de développer un cœur ouvert et aimant qui s'intéresse à ce qu'il peut donner aux autres et au monde. Cette transformation est ce qui allume la Lumière et nous permet de recevoir. Le paradoxe est là. Nous sommes comme la lune qui ne peut recevoir la Lumière que si elle la reflète et la rend. Sans cette transformation, la Lumière disparaît simplement dans l'espace. Nous aussi, nous pouvons recevoir encore plus lorsque nous apprenons à donner. Balak et Bilaam ne pouvaient pas voir. Ils ne voyaient que ce qu'ils voulaient voir. Ils ne pouvaient pas voir que les Israélites étaient bénis par la capacité d'opérer la transformation qui éveille un cœur bon, ouvert et aimant. Ils avaient ce pouvoir de supprimer leurs agendas cachés et de devenir des êtres de partage. C'est toujours pour cela que les gens sont bénis plutôt que maudits. Lorsque nous nous connectons à la partie du Créateur qui est à l'intérieur de nous, celle qui désire aimer et donner, les bénédictions affluent toujours vers nous et nous sommes protégés de toutes les forces négatives.
Cette semaine, dans nos méditations, rendons visite au magnifique papillon monarque. Au plus profond de son cocon, une transformation de grand sens se produit. D’une chenille qui rampe sur la surface de la terre, il subit une réelle transformation pour devenir une magnifique créature capable de voler. Il émerge d'un cocon, autrefois lié à la terre et s'élève dans les airs avec beauté, légèreté et splendeur. Sachez que nous sommes tous comme le papillon monarque. Nous pouvons venir au monde d'une certaine façon et le quitter d'une autre. Nous pouvons apprendre à voler. Cette transformation est possible lorsque nous ouvrons notre cœur et choisissons l'amour plutôt que la haine. Nous choisissons un regard bon plutôt que malveillant. Nous choisissons de bénir plutôt que de maudire. Nous choisissons d'aider ceux qui sont dans le besoin plutôt que d’ignorer leurs mains tendues. Le mois du Cancer nous donne le pouvoir de la sensibilité et de l'attention afin que nous puissions effectuer cette transformation vitale. Une transformation qui profite au monde, aux autres, mais qui, comme toujours, profite surtout à nous-mêmes. Car lorsque nous bénissons, nous sommes bénis. C'est la raison pour laquelle nous sommes venus dans ce monde : pour émerger de nos cocons après avoir accompli notre travail sacré de transformation pour passer de l'obscurité à la lumière.